FL410 – 41 000ft – 12 000m d’altitude

Moins de 30mm de verre et plexiglas me sépare d’un air irrespirable.
Température extérieure : -55°. Nous volons à 900 km/h. Dehors, c’est la tempête glaciale et insurvivable pour l’Homme. Dedans, il fait 21° conditionnés, nous sommes en chemise, lunettes de soleil en place.
Au cockpit, c’est l’heure du thé. Derrière, nos 30 passagers (remplissage standard COVID…) se reposent, calment leur bébé qui pleure, se plaignent probablement de devoir porter un masque, demandent à nos PNC un café ou un stylo pour remplir ce foutu formulaire d’entrée. Pour ces gens, rien de plus normal que de parcourir l’Europe à 80% de la vitesse du son, 12km au dessus de la surface. On monte là dedans comme dans un bus désormais, parfois même en pyjama avec un coussin gonflable autour du cou. D’ailleurs, ils sont nazes ses pilotes, et trop payés, en plus on est tout le temps en retard, et au moindre flocon de neige ou souffle de vent tout s’arrête. Sans parler des vérifications

Vive le train.

Bien sûr, chers passagers, bien sûr.
En attendant, avant de savourer notre thé au soleil en survolant les Pyrénées avec mon collègue, nous avons passé 15min à discuter des procédures et options, pour vous (nous) sauver la vie, en cas de panne moteur ou de dépressurisation. Si une fenêtre explose, le temps de conscience utile est de 5 secondes. J’ai 5 secondes pour enfiler un masque à oxygène, et adopter une trajectoire qui vous sauvera la vie. Si je suis trop lent, je perds connaissance, et on meurt.

Au fait, vous aurez mis moins de 2 heures pour traverser confortablement l’Europe, et nous arriverons à CDG avec 20min d’avance aujourd’hui.

#yourfirstofficerspeaking #pilotlife

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